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Parachutage

     d'ÂMES 

     (Glières-Champlaitier 1944)



Premier roman historique


par Franck CADEÏ

About

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L'auteur

Natif de Haute-Savoie, passionné de montagne et d'histoire, notamment de la période de la résistance si prégnante dans ce département alpin, Franck Cadeï livre ici un premier roman empreint de sincérité et d'humanité. Il mêle recherches personnelles, la grande histoire et les petites histoires familiales ou encore, locales, pour envisager une approches plus humaine, moins mythifiée de cette période bouleversante.

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Parachutage d'âmes

Eté 1942, la France occupée, dirigée par un Philippe Pétain très largement plébiscité par la population, est plongée depuis deux années dans les méandres d’une collaboration de plus en plus active.

Alors que le régime de Vichy impose chaque jour un peu plus à ses compatriotes son implacable projet, Francis, un anonyme haut-savoyard de 18 ans, jeune agriculteur et « fils de poilu »,  doit quitter sa ferme natale de Lucinges, les paysages enchanteurs des Voirons qui dominent Annemasse et le Léman, pour intégrer un chantier de jeunesse du côté de l’Auvergne. Peu ambitieux à propos de son avenir, éloigné de la chose politique mais très à l’écoute de ses sentiments les plus profonds et attentif à tout ce qui l’entoure, il débute au pied des volcans endormis, le chemin qui le ramènera dans les villes, les villages et les montagnes de Haute-Savoie pour décider entre, partir vers Allemagne ou prendre le maquis.

 

Le thème central de ce roman historique basé sur des faits, des personnages et des lieux réels, plonge le lecteur dans une approche à dimension humaine, teintée d’authenticité, de bon sens, mais aussi des ambigüités de l’être humain et de l’époque. L’auteur propose une autre perception des chemins tortueux qui ont conduit de très jeunes hommes à faire le choix de la soumission ou celui de la désobéissance. Le décryptage de certains évènements, sans jugements et sans remise en cause de la noblesse de l’engagement résistant, poursuit l’objectif d’inciter le lecteur à une perception de l’histoire avec un regard moins convenu donc, plus rationnel.

 

Construit à partir d’archives, de multiples lectures, de nombreux témoignages, de recherches de terrain, l’ouvrage invite à une réflexion sur le contexte sociologique de cette époque trouble et se veut une ouverture vers une vision plus équilibrée de la réalité. Le parcours de cet inconnu tente de mettre en lumière, la face héroïque et glorieuse de ceux qui se battirent pour leur liberté, sans en occulter les aspects plus sombres ou moins avouables.

 

Il constitue un hommage à la grandeur du sacrifice qu’impliquent tous les combats pour La Liberté.

 

Il se veut une touche d’humanité rendue à une histoire si intense et si belle, qu’elle mérite  d’être racontée dans toute sa complexité, intégrant de fait les ambivalences propres à la condition humaine et non, comme trop souvent, simplifiée à une version historique trop unique, trop factuelle et vidée des émotions.

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« (…) une écriture bouleversante et bien détaillée (…) merci pour ces jeunes résistants à qui vous rendez un bel (et triste) hommage » E. Larue

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Quelques lignes...

 

 

     La nuit est glaciale[1].

 

     La neige a gommé les reliefs du plateau que je domine, assis derrière les rondins qui me servent d’abris et de protection. Mon compagnon dort, du moins il somnole, recroquevillé sur un tapis de branches d’épicéa, dérisoire protection contre le gel. Je le connais à peine. Lui est arrivé ici il y a peu de temps et cette nuit il a essayé de me convaincre de partir, mais j’ai refusé.  Je lutte contre le sommeil, j’ai froid. Mes vêtements en velours épais, que je porte depuis plusieurs semaines maintenant, sont humides et crasseux et me protègent très mal des rigueurs de l’altitude. Mon béret, celui que m’avait offert mon père avant que je parte aux chantiers, est une protection bien dérisoire mais tellement précieuse.

 

    Devant moi s’étend une immense cuvette blanche, magnifique pâturage d’été pour le bétail, flanquée à gauche d’une ligne de montagne peu élevée, parsemée de quelques épicéas, qui me font penser à une procession de mages blancs avançant courbés sous le poids de la neige. Cette dernière les tiendra figés dans cette position de pèlerins inertes jusqu’à la fin du printemps. La lune est belle et permet au regard de s’envoler aux confins du plateau sur lequel nous nous sommes regroupés puis de plonger dans le noir le plus absolu qu’il soit. Le noir constellé des nuits de montagne et le silence dans toute sa grandeur, là où les rivières sont gelées et le temps suspendu.

 

    Curieusement, je suis apaisé par ce paysage nocturne, mais je suis vide. Rien ne bouge sauf une légère bise[2] qui accentue la sensation de froid. Mon fusil-mitrailleur, jouant avec les reflets de lune, me renvoie parfois quelques éclats brillants comme s’il voulait attirer mon attention pour me maintenir en éveil. Pourvu que je n’aie plus à m’en servir. Mes mains sont gelées. Je les frotte régulièrement, je les cache sous mes aisselles, je souffle dedans, mais rien n’y fait vraiment. Je sens mes pommettes rougies par le froid me piquer douloureusement à intervalles réguliers. Le métal si froid de ma croix en argent, symbolique dérisoire, brûle ma peau au niveau du torse. Il nous faudrait un bon feu mais à quoi bon y penser, je sais très bien que c’est impossible, car nos chefs nous l’ont interdit pour ne pas être repérés. La toile de la besace à munition, posée au fond de notre trou est devenue rigide. Il ne doit pas rester beaucoup de temps avant que la relève n’arrive. Mes pensées s’entremêlent, mais elles aussi, semblent ralenties par le froid.

     Combien, comme moi, disséminés sur les crêtes alentours, partagent eux aussi, au fond de leurs trous, dans les creux des rochers, sous les arbres, ces moments de jeunesse, si improbables et si particuliers. Combien de temps allons-nous rester perchés là, à nous protéger d’un ennemi qui parle la même langue que nous ? Comment l’occupant a-t-il réussi son œuvre de destruction de nos pensées au point de diviser la jeunesse et les familles d’une nation millénaire comme la nôtre ? Jouant sur les peurs primitives, réécrivant à chaque instant notre propre histoire, affamant, détruisant, menaçant sans cesse, il a contraint les enfants d’une même patrie à faire des choix sans issue et les a forcés, insidieusement, aux pires exactions les uns envers les autres.

    Les moments que je vis ne sont ni glorieux, ni courageux, ni justes. Ils sont l’aboutissement d’un enchevêtrement d’évènements, de choix volontaires, involontaires ou contraints, qu’il ne sera jamais possible d’analyser dans toute leur complexité. Il s’en est surement fallu de peu que je sois en face et je doute encore chaque instant de la pertinence de ma route.

 

     Nuit de montagne, nuit française, résolument froide, résolument noire.

 

[1] Nuit du 25 au 26 mars 1944.

[2] N.D.A : La bise est un vent du nord qui souffle sur le bassin lémanique et la Haute-Savoie.

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